Etant passionné de montagne depuis toujours et après avoir fait une saison d’été à Barcelonnette dans les Alpes du sud, j’ai franchi le pas de m’y installer. Aujourd'hui je partage ma vie entre ici à Courchevel l’hiver où je suis dameur pour la S3V et Barcelonnette l’été, où je suis instructeur planeur.
1er instructeur de planeur handi Le vol a fait partie de ma rééducation après l’accident et je pratique l’activité depuis plus de 15 ans. J’étais couvreur de métier, mais ne pouvant plus exercer après l'accident, je cherchais une activité à faire pour passer le temps et avoir un objectif. Gamin, il y avait un aéroclub à côté de chez moi donc j’ai toujours eu cette envie de voler. Après mon accident on m’a proposé un baptême et je me suis dit que c'était exactement ça qu’il fallait que je fasse ! J’ai donc suivi le cursus habituel pour apprendre à voler seul, j'ai été compétiteur puis j’en ai fait mon métier en tant qu’instructeur.
Devenir dameur : le second projet Depuis la fenêtre de chez moi à Barcelonnette, je voyais les dameuses travailler et ça m'a tout de suite attiré. J’ai donc été faire des tours avec des dameurs dans leur machine puis j’ai monté le projet pour devenir moi même dameur. Suite à une rencontre avec le constructeur de dameuses, il m’a été conseillé de trouver une station avant de réaliser l’équipement nécessaire à la conduite. Puis j’ai rencontré la S3V sur un salon de professionnels qui m’a soutenu dans le projet et m’a permis de le concrétiser. Un rêve réalisé puisque je pratique ce métier depuis 5 ans.
La passion des machines, aller là où la majorité des personnes ne peuvent pas aller et voir des choses qu’ils ne verront certainement jamais. Pour moi la montagne est un milieu très hostile en fauteuil et la machine rend tout accessible. Imaginez, le domaine skiable de nuit, complètement accessible ! En terme d'aménagements : un siège pivotant pour monter dans la cabine puis une plateforme accessible en fauteuil pour pouvoir faire le plein en autonomie totale. Sur la machine, tout à été conçu pour conduire sans les pieds. Mais la machine est complètement adaptée pour un valide, j’ai d'ailleurs un binôme qui la conduit.
C’est quelque chose de génial car ça se développe et permet à des gens de s’épanouir. Pour moi, le sport a énormément participé à la rééducation. J’étais assez sportif avant mais quand on se reconstruit on a besoin de trouver de nouvelles choses à faire, avoir des objectifs. Il faut donc trouver de quoi s’épanouir et le sport en fait partie !
Le concept des paralympiques est génial pour le rassemblement, les échanges et également parce qu’il permet une évolution matérielle.
Par contre, ça devrait être intégré aux JO ! Bien qu’il s’agisse de pratiques différentes, je ne veux pas vivre ma vie qu’avec des handis ! Il en était question mais apparemment le souci viendrait des infrastructures, ça ferait trop de monde d’un coup.
Par rapport à la médiatisation, enfin : depuis 2 ou 3 ans, FranceTV retransmet la quasi intégralité des épreuves et du coup ça explose, on le voit avec le nombre de sportifs.
Il y a quelques années, les champions paralympiques étaient médaillés dans 5 ou 6 disciplines parce qu’il y avait peu de coureurs. Là ça commence à se professionnaliser.
Malheureusement beaucoup croient que parce qu’on est handi, on peut aller aux paralympiques, mais les places sont chères bien que la pyramide soit plus étroite ! Si on n’y va pas, c'est peut être simplement parce qu’on est pas assez bon...
Le domaine des 3 Vallées est magique : partir une journée sans faire une seule fois la même piste c’est quand même quelque chose d'exceptionnel ! Pour le déjeuner, j’aime beaucoup l’Auberge de l’Ariondaz, pour l'accuel de Bernard et les bons produits locaux qu’il propose. Pour le ski, je conseille le secteur de Moriond. On a une perspective qui cache un peu les stations, on ne voit pas les habitations, juste les sommets, la montagne et le blanc. Et les pistes sont aux formes des alpages, avec des mouvements de terrain : en fauteuil c’est vraiment chouette. Peu de pentes, de la place, l’idéal pour se lâcher en grandes courbes ! Rendez-vous donc sur les pistes de montagnes russes et de gentianes. Un axe d’amélioration ? Ajouter plusieurs plateformes aux télécabines pour les groupes handis. Sinon, quand on est plusieurs en fauteuil, il nous faut attendre des rotations complètes pour rejoidnre les copains.
Avec “Accès Montagne eXperience”, l’asso que j’ai montée il y a 3 ans, je souhaite permettre aux handis d’être autonomes dans leurs pratiques des sports.
J’ai eu la chance de rencontrer les bonnes personnes qui ont souhaité m’aider, aujourd'hui je veux rendre la pareille à tous ceux qui ont un projet en tête et besoin d'aide, sur toutes sortes de projets “faire une semaine au ski, devenir dameur, pisteur…”. Bref, une asso de partage et d’aide !
NDLR : si vous voulez en savoir plus, RDV sur www.amxhandi.fr pour participer aux donnations ou si vous avez besoin d’aide pour organiser un séjour au ski et/ou de fantastiques projets comme ceux d’Antoine !
70% du domaine skiable des 3 Vallées est accessible aux skieurs à mobilité réduite. Accès, tarifs, plan des remontées et pistes accessibles aux PMR : tout savoir ici.